Encyclopédie des Longs-Métrages - Tome XVI # 12.

Première réalisation 100 % sonore de Raymond Bernard, Faubourg Montmartre (1930-1931) n'est pas seulement un très grand film méconnu paré des atours (trompeurs) d'un mélodrame édifiant. C'est, avant tout, la chronique d'une résurrection, un peu comme Sirk ou Almodóvar, menée de main de maître par son réalisateur (cf. le post publié en mars sur la dernière "somme"" qui lui a été consacré) et portée par un équipage de choc : Gaby Morlay et Charles Vanel, à l'époque sous contrat avec la firme Pathé-Natan, jouent avec brio les figures de proue, mais il serait injuste de passer sous silence les autres, tous les autre, matelotes et matelots : Line Noro, Pauline Carton, la délicieuse Florelle (la seule actrice française de sa génération faite pour jouer la Nana de Zola), Pierre Bertin, Antonin Artaud, le prodigieux André Dubosc...

Odette Barencey (1893-1981), bien avant de jouer - jeune encore - les vieilles ratatinées, tantôt agressives (Antoine et Antoinette), tantôt débonnaires (Casque d'Or), chez Becker, hérite ici, pour ses quasi premiers pas à l'écran, d'un emploi de goualeuse dans lequel on ne soupçonnait pas qu'elle pourrait se montrer aussi étonnante.

Sa chanson (avec des photos par toujours en rapport avec l'intéressée) est écoutable ici.

https://www.buzzfeed.com/mariekirschen/cette-citation-de-lea-seydoux-sur-lecole-de-la-vie-fait-hall

Et Faubourg Montmartre, il serait temps, mériterait amplement les honneurs d'une réédition DVD.