Unitaires 2017 # 14.

Publié le par Armel De Lorme

 

 

 

 

EN ROUGE ET NOIR (ET BLANC)

 

 

Ce nouveau livre est une surprise perpétuelle.

 

Je l'ai conçu comme un usuel, beaucoup d'informations et (pour une fois) très peu de textes, et ce sont quinze années de cinéphilie pratiquée à très haute dose qui ont ressurgi tout au long de ces quatre semaines passées à inventorier.

 

Je n'ai pas eu beaucoup de temps à consacrer aux visionnages, ce n'est pas grave, chaque chose en son temps, mais je ne soupçonnais pas, au bout de tant d'années, que la simple lecture d'un titre, sur un écran d'ordinateur, pouvait faire rejaillir autant d'émotions.

 

Le propre de chaque film, même raté, surévalué ou contestable, est de véhiculer des impressions (rétiniennes, mais pas que...), que l'on stocke, quelque part, sans même en avoir conscience, et dont on s'aperçoit qu'elles ne vous ont jamais quitté.

 

Quand s'affiche sur mon écran d'ordi le titre Smic Smac Smoc (Claude Lelouch, 1971), je me contrefous, pour une fois, de savoir si je l'ai aimé (ou non), et pourquoi (ou pas), mais je revois Catherine Allégret, pas débutante mais jeune encore, son bouquet nuptial à un euro à la main, pétante de santé, et je suis heureux de cela.

 

Quand s'affiche le titre Trois Femmes (André Michel, 1951), découvert à la Cinémathèque dans une autre vie, je me dis que je ne le reverrai peut-être jamais, mais que ce n'est pas très important, au fond. Je l'ai vu, il y a longtemps, j'ai tout oublié hormis le visage des visages d'Agnès Delahaie et de Moune de Rivel, mais je peux encore toucher, à quinze ou seize années d'intervalle, les émotions que ces visages - et le jeu des intéressées - m'ont procuré, et c'est bien.

 

Et cela est vrai pour à peu près les 7.000 films composant le corpus de cet ouvrage à paraître, dont la rédaction (accaparante, mais pas harassante, tout va bien), a comblé, quatre semaines durant le fossé séparant mon admiration pour le Cinéma selon Ophuls, Grémillon, Duvivier, Guitry, Bresson, Demy, Etaix, Godard ou Vecchiali, et ma détestation équivalente de la plupart des productions de Blier, Enrico, Gavras,ou Tavernier.

 

Un seul regret, mais c'était ça ou passer d'un livre de 750 pages à un livre qui en aurait compté le double et se serait apparenté au Bottin en terme de format : les acteurs et actrices qui m'ont ouvert, enfant, les portes du Septième Art, en seront, à de très rares exceptions près, absents et absentes.

 

Ils et elles seront en revanche bien présents et présentes tout au long de l'opus destiné à paraître courant novembre, et sur le site de L'@ide-Mémoire, dont le relookage intégral, avec nouvelle en adresse en rapport, sera opérationnel passé le 15 août.

 

En attendant, on continue sur le Blog...

 

AdL

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :